Vendredi dernier, dans le cadre de mes « Carte blanche à… », j’ai échangé avec les élus de Saint-Jean-Trolimon sur les projets et les défis de leur commune. Ces rencontres, organisées régulièrement avec les collectivités du Finistère, permettent d’aborder sans filtre les réalités auxquelles sont confrontés les territoires. À Saint-Jean-Trolimon, les discussions ont porté sur des sujets concrets : infrastructures, environnement, agriculture, mais aussi sur des enjeux plus larges, comme la confiance dans la démocratie locale et l’impact des réseaux sociaux sur la perception de l’action politique.
Infrastructures et mobilités : des besoins quotidiens
La gestion des infrastructures reste une priorité pour les communes. À Saint-Jean-Trolimon, comme ailleurs, l’entretien de la voirie, la modernisation des réseaux d’assainissement et le développement des aménagements cyclables sont des chantiers permanents. Ces projets, souvent perçus comme purement techniques, sont en réalité au cœur de la qualité de vie et de l’attractivité des territoires. Pourtant, leur réalisation se heurte à des contraintes budgétaires et administratives croissantes. Les élus locaux soulignent la difficulté à concilier ces impératifs avec des moyens limités, d’autant que les attentes des citoyens en matière de mobilités douces et de services publics ne cessent de croître.
Littoral et agriculture : concilier protection et développement
La commune, située en zone littorale, doit composer avec des enjeux environnementaux majeurs : recul du trait de côte, gestion des zones naturelles et développement des énergies renouvelables. Ces défis sont amplifiés par l’application de la loi Littorale, qui, bien que nécessaire pour préserver nos paysages, peut provoquer des tensions avec les activités agricoles et économiques locales. Les élus ont insisté sur la nécessité d’une approche pragmatique et adaptée, permettant de concilier préservation des espaces naturels et maintien d’une activité agricole dynamique.
Un autre point soulevé concerne la complexité des lois et la lenteur de leur application. Les élus sont parfois démunis face à des procédures administratives toujours plus lourdes, qui freinent l’action sur le terrain.
Ce constat renforce l’idée que l’expérience communale est un atout précieux pour les parlementaires : comprendre les réalités locales permet de légiférer de manière plus efficace et plus juste.
Réseaux sociaux : un défi pour la démocratie
Les échanges ont également porté sur l’impact des réseaux sociaux sur la vie politique. Si ces outils offrent une nouvelle forme de proximité avec les citoyens, ils sont aussi le vecteur d’une polarisation des débats, de la diffusion de discours extrêmes et de désinformation. Les élus locaux en font les frais au quotidien, avec une méfiance accrue, notamment chez les jeunes, envers les institutions et leurs représentants. Comment rétablir la confiance dans un contexte où l’information est souvent déformée ou instrumentalisée ? Comment redonner du sens à l’engagement politique face à la défiance ambiante ?
Les élus ont souligné l’importance de reconnecter les citoyens avec les réalités de l’action publique, en expliquant mieux les contraintes, les délais et les compromis inhérents à toute décision.
Ces rencontres rappellent une évidence : une loi ne peut être efficace que si elle est comprise et applicable sur le terrain. Mon rôle, en tant que sénatrice, est de porter ces réalités dans les débats nationaux, pour que les textes que nous votons répondent aux besoins concrets des communes. Cela passe par une simplification des normes, une meilleure écoute des élus locaux et une pédagogie renforcée sur les enjeux publics.




