Stratégie nationale portuaire et problématique trans-Manche

Retour sur l’audition de Jean Baptiste Djebbari, Ministre délégué auprès de la Ministre de la Transition écologique, chargé des Transports, le 16 février

Le secteur maritime « trans-Manche » est doublement impacté ; par le Brexit, et par la crise du Coronavirus.

Ce secteur d’activité accuse, sur 2020, un recul de 80 % de son chiffre d’affaire. Le transport de passagers est à ce jour inexistant. La Brittany Ferries est aujourd’hui la compagnie la plus touchée par la crise : de 2,5 Millions de passagers, elle est passée à 700 000 en 2020.

La Brittany Ferries, c’est entre 3 200 et 2 800 salariés, dont 1 600 navigants. Elle représente un modèle pour notre région, et notre département ; la préservation des emplois est donc une priorité pour tous les acteurs concernés par ce dossier.

Le Ministre l’a rappelé lors de cette audition ; le Gouvernement est actif. Je pense notamment à la question de répartition -très contestée- du fonds Européen Brexit. Pour rappel, la France bénéficie d’un droit de tirage de 450 Millions d’Euros au total, alors que les Pays-Bas et la Belgique cumulent à eux deux près d’un Milliard d’Euros de ce fonds pour leur secteur maritime.

Les acteurs économiques ont acté le principe selon lequel la crise traversée allait structurellement bouleverser le secteur d’activité « trans-Manche ». Une stratégie globale, dans le cadre du Fontenoy Maritime s’avère donc nécessaire. Sur ce point, je sais que notre Ministre de la mer Annick Girardin a mené plus d’une soixantaine d’entretiens depuis novembre. L’un des 4 axes de ce Fontenoy est de faire de la France un acteur maritime majeur sur la scène internationale ; c’est également ce qu’a rappelé Jean Baptiste Djebbari lors de cette audition.

Les acteurs économiques font part de leur crainte d’une perte de compétitivité vis à vis du transport maritime en mer du Nord. Ils s’appuient en cela sur le fait que certains pavillons européens bénéficieraient d’avantages concurrentiels importants, et d’une stratégie de concentration de moyens de leurs infrastructures portuaires.

Parallèlement, les britanniques se sont engagés dans une stratégie offensive, par la création de 10 ports francs, dont le premier a vu le jour en janvier dernier. la création de corridors francs entre Zones Économiques Spéciales Françaises et zones franches étrangères pourrait présenter une opportunité pour notre secteur maritime.

Enfin, la promotion de la « destination France » via une campagne de communication dans toute l’Europe, à l’instar de ce que l’Espagne et le Portugal est en cours de réflexion.

Le mardi 23 mars prochain, aura lieu, en séance publique au Sénat, un débat sur « l’avenir des entreprises assurant les liaisons trans-Manche ». L’occasion pour moi d’évoquer ces différents points majeurs pour notre économie locale avec le Gouvernement et mes collègues sénateurs.