Audition de MM. Laurent Michel, DG de l’énergie et du climat (Ministère de la transition écologique), Philippe Boucly, Pdt de l’association France Hydrogène et Jacques Treiner, Pdt du comité des experts de The Shift Project, le 3 février.
Dans le cadre de nos auditions en commission, nous avons évoqué le développement de l’hydrogène décarboné. Celui-ci représente un véritable pari économique et s’inscrit dans la stratégie nationale de décarbonation de nos énergies. En effet, l’hydrogène décarboné fait l’objet d’un soutien de 2 Milliards d’Euros pour les années 2021/2022, et de 7 Milliards d’Euros d’ici 2030.
L’objet de cette audition était de comprendre le rôle que pourrait jouer l’hydrogène dans la transition énergétique, en identifiant ses atouts et ses limites.
L’objectif environnemental réside dans le fait que l’hydrogène, s’il est produit sans l’émission d’une quantité excessive de CO2, peut constituer un moyen de décarboner des usages existants de l’hydrogène. L’hydrogène peut ainsi assumer un rôle dans les nouvelles technologies de la mobilité, en particulier la mobilité lourde, contribuant à la décarbonation des poids lourds, des trains, des bateaux et, à un horizon plus lointain, des avions.
Parmi les nombreuses questions que nous avons posées aux trois experts, l’une d’entre elle avait trait aux modalités de production de l’hydrogène. Notre pays entend industrialiser la production d’hydrogène bas-carbone par électrolyse de l’eau. Or, ce choix implique une alimentation des électrolyseurs par de l’électricité renouvelable ou de l’électricité nucléaire, qui est grandement décarbonée. Cependant, l’Union européenne semble privilégier, à ce stade, un hydrogène « vert » excluant de sa réflexion le recours au nucléaire. Un débat de fond est engagé sur ce point avec l’UE et nos partenaires.
Plusieurs projets, portés par différents acteurs, avec le soutien des pouvoirs publics, contribuent au développement de l’utilisation de l’hydrogène décarboné : le projet Zero Emission Valley (ZEV), par exemple, prévoit d’alimenter 20 stations en hydrogène vert, avec comme objectif d’éviter l’émission de 13 000 tonnes de CO2 et l’utilisation de 4,3 millions de litres de diesel. Je citerai également la vingtaine de villes candidates à l’adoption de flottes de bus à hydrogène (Dijon, Le Mans…).
Les débats sur l’énergie, et sur son « verdissement » sont fondamentaux. L’objectif gouvernemental a été rappelé ; à horizon 2050, le pays s’oriente vers davantage d’électricité renouvelable pour, notamment, permettre de la production d’hydrogène renouvelable.