Je me félicite du travail réalisé par la Délégation aux Droits des femmes du Sénat sur la place des femmes dans la ruralité en France.
Les conclusions du rapport – dont j’étais l’une des co-rapporteures – et les 70 préconisations formulées afin de mieux articuler l’égalité femmes-hommes et l’égalité territoriale ont été adoptées ce jeudi 14 octobre. A l’unanimité.
Alors que près de 11 millions de femmes vivent aujourd’hui dans les territoires ruraux, ce sujet prioritaire a été abordé sous huit angles : les enjeux de mobilité et d’articulation des temps de vie ; la jeunesse et l’orientation scolaire et universitaire ; l’emploi et l’insertion professionnelle ; l’entrepreneuriat au féminin ; le métier d’agricultrice ; la santé des femmes et l’accès aux soins ; la lutte contre les violences conjugales et enfin l’accès des femmes aux responsabilités politiques locales.
Je présentais ce matin les 8 recommandations faites en matière de mobilité, en enjeu-clé et transversal.
- S’agissant des solutions de déplacement, il est proposé de multiplier les simulateurs de conduite et d’encourager les collectivités à développer des transports publics ponctuels et/ou autorisant des arrêts à la demande et de subventionner des plateformes de covoiturage notamment scolaire.
- S’agissant des solutions de proximité, il paraît essentiel de développer les permanences itinérantes des services publics et associations, dans des lieux mutualisés, afin d’aller au plus près des femmes des territoires. Il est également recommandé de soutenir les modes d’accueil de jeunes enfants innovants, avec des horaires flexibles ou itinérants, notamment pour effectuer des démarches d’insertion professionnelle.
- Enfin, il est préconisé de permettre le développement de tiers lieux permettant de recourir au télétravail, en envisageant des mutualisations avec des services d’accueil des jeunes enfants.
Ancienne responsable d’équipe à Pôle emploi, j’ai vivement soutenu ces propositions de désenclavement et d’accompagnement alors qu’aura lieu demain la Journée internationale des femmes rurales.
Sur ce point, je soutiens également les dispositifs de mentorat et les partenariats d’associations et programmes – types Les cordées de la réussite, Des territoires aux grandes écoles, Chemins d’avenirs ou Elles osent – en lien avec les collèges et lycées ruraux. Il faut lutter contre l’autocensure et la méconnaissance en matière d’orientation.
J’organiserai d’ailleurs un colloque sur ce sujet au Palais du Luxembourg le 5 novembre prochain Je défends de la même façon l’implantation des filières à haut potentiel d’emploi dans les territoires ruraux comme la filière numérique, les métiers dits « verts et verdissants », la « silver economy » relative à la problématique du vieillissement de la population, ainsi que l’économie sociale et solidaire.
Sur le plan politique, je me suis prononcée favorablement pour :
Faire sauter le verrou des 1 000 habitants et appliquer à toutes les communes le scrutin de liste paritaire. A noter que les huit rapporteurs, issus de tous les groupes parlementaires, se sont mis d’accord en faveur de cette mesure forte.
Appliquer à toutes les communes le système de fléchage pour les élections intercommunales, avec obligation de listes paritaires.
Poursuivre l’amélioration du statut de l’élu(e) et la formation systématique de tous les membres des conseils municipaux.
Cette problématique de la formation, je l’aborderai longuement au moment d’un autre rendu de rapport, cette fois-ci au Premier ministre, dans le cadre du travail que j’ai mené avec la Députée de la Vienne, Sophie Beaudouin-Hubière, relatif à la commande publique comme levier social et environnemental.
« Des familles arrivent ici pour les prix ou les loyers bas, sans solution de mobilité et se retrouvent complètement coincées : accès aux services et aux commerces difficile et impossibilité de trouver un emploi sans véhicule. Pas de centre social ni d’associations de ce type, donc beaucoup d’isolement. »
Une élue du Finistère citée dans le rapport