L’avenir de la ressource en eau : comment en améliorer la gestion ?

Aujourd’hui, 11 avril, se déroulait au Sénat, maison des territoires, un débat sur la gestion de la ressource en eau.

J’ai pris la parole au nom de mon groupe pour interroger la Secrétaire d’État chargée de l’Ecologie, Bérangère COUILLARD, au sujet du réemploi des eaux usées épurées.

Au cours de l’été 2022, 93 départements ont été soumis à des restrictions de consommation d’eau, du fait de la sécheresse.

Plus de 1 000 communes ont dû être ravitaillées en eau par bouteilles. 32 départements sont actuellement, en état de vigilance ou d’alerte renforcée, et la faible pluviométrie observée ces derniers mois sur l’ensemble du territoire national interroge, déjà, notre gestion de cette ressource fondamentale au cours des prochains mois.

Oui, le cycle de l’eau en France se modifie et va encore évoluer.

La répétition des chaleurs et de leurs conséquences, et à l’inverse, la survenue d’épisodes extrêmes de pluies violentes, va impliquer une meilleure gestion quantitative de l’eau, sur toute l’année.  Anticiper les événements et s’adapter aux aléas pluviométriques, à leur soudaineté, mais toujours aussi dans le respect des impératifs sanitaires.

Réaliser 10 % d’économies d’eau en 2030, c’est désormais l’objectif que nous nous fixons dans le cadre du programme d’action pour une gestion résiliente et concertée de l’eau.  Les moyens mis en œuvre se feront par secteur et par territoire, c’est-à-dire que chaque sous bassin hydrographique, en fonction de ses spécificités, sera doté d’une trajectoire particulière.

Parmi les annonces effectuées, et cela a été rappelé : la mise en place d’un Écowatt de l’eau et de plans sectoriels de sobriété, la hausse du budget des agences de l’eau de 500 Millions d’euros par an et la suppression de leur plafond de dépenses, afin de lutter contre les fuites dans les réseaux, la mise en place d’une tarification progressive de l’eau, et aussi, le soutien à la réutilisation des eaux usées.

Ma question a porté sur ce point précis car il s’agit en réalité pour nous de faire un véritable bond, en passant d’approximativement 1% actuellement – et la France n’a jamais développé en la matière de politique spécifique d’ampleur – à 10 % d’ici à 2030.

Pour le dire autrement : En France : 99% des eaux usées sont rejetées dans le milieu naturel après leur passage en station d’épuration. Parmi les pays proches, et à titre de comparaison, Chypre les réemploie à 20%, l’Espagne à 14% et l’Italie, à 8% !

Selon la Commission européenne, plus de 40 milliards de mètres cube d’eaux usées sont traités chaque année dans l’Union européenne, mais moins de 1 milliard est réutilisé. Ces avancées, comme les autres mesures précédemment évoquées, iront de pair avec une plus grande pédagogie sur l’eau, notamment auprès du grand public.

La « réutilisation des eaux usées traitées », devrait se porter à 10% des volumes par an, et c’est l’objectif fixé, nous pourrions mobiliser chaque année environ 500 millions de m3, soit 15 % des besoins du secteur agricole. Toutefois, ce terme « utilisation des eaux usées » peut interroger, inquiéter. Il faut non seulement que toutes les garanties d’innocuité pour la santé soient apportées mais également le faire savoir.

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