Le 31 juillet dernier, j’ai eu le plaisir d’être accueillie et guidée sur l’île d’Ouessant par M. Denis PALLUEL, Maire depuis 1995, pour une journée riche de contacts : échange avec les élus, rencontre avec les représentants des forces de l’ordre en poste pour l’été, visites d’entreprises représentatives du dynamisme et de la diversité économique de cette commune ilienne, « dernière terre avant l’Amérique ».
Étendu sur 8 km de long et 4 km de large, la force de caractère de ce territoire se mesure dès l’arrivée du bateau de la Penn Ar Bed au port du Stif : des paysages de falaises imposantes et de criques parfois proches de calanques, une végétation courbée par le vent chargé d’embruns. L’activité fourmille très vite sur les quais : débarquement en nombre d’îliens et visiteurs, de conteneurs de marchandises et matériaux en tout genre.
Séparée de l’archipel de Molène par le passage du Fromveur, un fort et puissant courant marin, l’île d’Ouessant, « Enez Eusa » en breton, est aussi réputée pour sa faune exceptionnelle et notamment les nombreuses espèces d’oiseaux qui y nichent.
Membre du syndicat mixte du Parc naturel régional d’Armorique et aussi du regroupement des îles du Ponant – association qui est venue tenir ici sa dernière Assemblée générale annuelle au mois de mars – la commune d’Ouessant présente la particularité de n’être rattaché à aucun EPCI, tout comme l’Ile de Sein. La loi prévoyant que les « îles maritimes mono-communales » n’ont pas l’obligation de faire partie d’une communauté de communes. La discontinuité territoriale entre Ouessant et le continent n’entrave toutefois pas son développement.
Une expertise de longue date qui facilite l’avancement des projets insulaires
Au fil des échanges avec Denis PALLUEL, je mesure très vite tout le travail entrepris sur ces quatre derniers mandats, la recherche constante de soutiens financiers, l’ingéniosité des élus pour faire avancer les projets. Ce n’est pas rien pour la commune insulaire que d’afficher aujourd’hui une offre de soins complète (pharmacie, 3 médecins en alternance), une école primaire publique (40 enfants) et une scolarisation sur l’île possible jusqu’à la fin du collège, des commerces en tout genre, un EHPAD, une MAM, et d’accueillir artisans et entreprises. Sans oublier l’organisation d’évènements festifs et culturels « les plus à l’Ouest ».
Le dynamisme et la variété du petit monde économique de l’île se révèle au travers de deux jolies découvertes faites à l’invitation de son premier édile : la diversité de production du maraîcher de l’île, l’originalité de la distillerie implantée un ancien bâtiment militaire, remis en état et loué par la commune. Désormais, une bière artisanale est brassée en mer d’Iroise, et plus surprenant : un pastis aux notes florales sauvages, récompensé de la grande médaille d’or 2023 au Concours mondial de Bruxelles
Les nombreuses contraintes liées à l’insularité sont ici surmontées, comme celle du surcoût dû à l’éloignement du continent, ou des délais moins rapides. La municipalité doit aussi gérer les problématiques du logement, de la gestion du foncier, ainsi que celles des déchets.
Comme sur beaucoup d’îles du Ponant, la municipalité réfléchit à instaurer une contribution pour le visiteur de passage pour une journée, le premier essai de redevance instaurée sur le billet de bateau n’ayant pas trouvé de cadre juridique imparable. La réflexion reste en marche.
De cette journée chaleureuse, « en dehors du temps » comme toujours sur une île, de ce territoire atypique où les voitures ne sont pas verrouillées et où tout le monde se connait, je garde en mémoire un partage d’expériences si précieux pour moi : j’adresse tous mes remerciements à Monsieur le Maire pour ce beau programme, ainsi qu’aux élus et à toutes les personnes avec lesquelles j’ai eu la chance d’échanger.